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Homéopathie : un bénéfice identique à l'allopathie

publié le : 08/04/2013
par Philippe Massol
(Médecin)

   L’étude EPI3 montre que l’homéopathie n’est pas un moyen de traitement marginal, c’est une thérapeutique conventionnelle intégrée dans la pratique médicale.
   L’homéopathie s’inscrit dans le quotidien de nombreux médecins. Elle est efficiente et présente un intérêt majeur de santé publique. C’est ce que révèlent les résultats du programme EPI3, une vaste série d’études (plus de 10) destinée à évaluer l’impact en santé de la pratique médicale homéopathique en essayant de répondre à deux questions: quelle est la place de l’homéopathie en France?, quel est son intérêt pour la santé publique ? Et les résultats permettent de lever de nombreux a priori sur le médicament homéopathique.
La plus vaste étude de pharmaco-épidémiologie en médecine générale
EPI3 est la plus importante étude de pharmaco-épidémiologie réalisée en médecine générale en France. Elle a été conduite de 2006 à 2010 pour répondre à la demande des autorités de santé. S’il a été réalisé à l’initiative des laboratoires Boiron, ce programme a été coordonné par un cabinet indépendant (Laser) dirigé par le Pr Lucien Abenhaïm, ancien directeur général de la Santé, et supervisé par un comité scientifique, présidé par le Pr Bernard Bégaud, pharmacologue (université Bordeaux-II et U 657 Inserm), et comprenant des personnalités comme le Dr Bernard Avouac (Paris) ou le Pr Jacques Massol (Besançon), tous les deux anciens membres de la Commission de transparence et loin du monde de l’homéopathie. Cette étude respecte le code de conduite qui a été préconisé par l’agence européenne, le code ENCePP (European Network of Centres for Pharmacoepidemiology and Pharmacovigilance).
   Le Pr Abenhaïm a souligné que "l’étude EPI3 s’est menée dans des conditions d’indépendance absolue : nous avons pu à la fois réunir un comité scientifique, collecter des données, faire les analyses et produire des rapports et des résultats sans aucune intervention des laboratoires Boiron".
L’étude a inclus 8559 patients recrutés par 825 médecins généralistes représentatifs de la pratique française en homéopathie ou en allopathie. Les médecins ont été classés en trois groupes, les médecins allopathes non prescripteurs réguliers d’homéopathie, les médecins homéopathes et les médecins à pratique mixte prescrivant de l’homéopathie plusieurs fois par semaine. Les données recueillies montrent que le groupe de médecins à pratique mixte représente à lui tout seul plus de 40% de la prescription des médicaments homéopathiques en France.
   Dans les trois groupes de médecins, les patients sont comparables en termes de caractéristiques socio-démographiques et de pathologies, avec quelques différences. Les médecins homéopathes...[ pagebreak ]
ont davantage de patientes, avec un niveau d’éducation plus élevé, moins de fumeurs. Leur patientèle a davantage de pathologie articulaire, d’anxiété et de dépression, et moins de pathologie cardiovasculaire. Évalué par le questionnaire SF-12, le score de qualité de vie est globalement identique quelle que soit la prise en charge.
   Le programme EPI3 a également évalué dans trois cohortes de patients suivis un an l’impact et l’intérêt de santé publique de la prise en charge par l’homéopathie de trois pathologies fréquemment rencontrées en médecine générale : les douleurs musculo-squelettiques (DMS), les troubles anxiodépressifs et du sommeil (SAD) et les infections des voies aériennes supérieures (Ivas).
   Un patient suivi par un médecin homéopathe n’a pas plus de risque d’évoluer vers la chronicité
Les résultats concernant les DMS viennent d’être publiés. Ils portent sur 1 756 patients. Quatre critères ont été étudiés : l’évolution de la douleur, la consommation médicamenteuse, les effets secondaires et le critère de perte de chance (risque d’avoir un problème selon le mode de prise en charge). Sur douze mois, dans les trois groupes de patients, les bénéfices cliniques et l’évolution de la douleur étaient comparables, mais les patients souffrant de DMS aigus et chroniques suivis par un médecin homéopathe avaient une probabilité de consommer des Ains de 48% inférieur à des patients suivis par des médecins allopathes. Cette différence était statistiquement significative. Les patients ayant des douleurs chroniques avaient une probabilité de consommer des Ains 60% inférieure. Ces patients sont moins exposés aux effets secondaires.
   Concernant la perte de chance, la fréquence d’apparition de symptômes d’anxiété-dépression est comparable dans les trois groupes de patients, d’environ 10%. Un patient suivi par un médecin homéopathe n’a pas plus de risque d’évoluer vers la chronicité qu’un malade traité par un médecin allopathe ou mixte.
Une intégration au parcours de soins. Les médecins homéopathes ne sont pas "exclusifs" et utilisent tout l’arsenal thérapeutique, même si en première intention ils ont un recours privilégié aux médicaments homéopathiques. Ainsi, 45,4%des patients inclus dans l’étude EP13 se voient prescrire au moins un médicament allopathique lors de leur consultation. L’étude EPI3 révèle que l’homéopathe est le médecin traitant de 57% des patients qu’il recevait, cette part étant de 84%pour les autres médecins. Les médecins homéopathes sont donc totalement intégrés au parcours de soins. Enfin, 20%des médecins généralistes non homéopathes ont aujourd’hui largement intégré les médicaments homéopathiques à leurs prescriptions

   Article paru sur le site EGORA :http://www.egora.fr/actus-medicales/160560-hom%C3%A9opathie-un-b%C3%A9n%C3%A9fice-identique-%C3%A0-lallopathie

   Sources : Grimaldi-Bensouda L, et al. Benchmarking the burden of one hundred diseases results of a nationwide representative survey within general practices. BMJ Open 2011 nov 14;1(2):e000215.
Rossignol M, et al. Benchmarking clinical management of spinal and non-spinal disorders using quality of life : results from the EPI3-LASER survey in primary care. Eur Spine J 2011 apr 13.
Rossignol M, et al. Who seeks primary care for musculoskeletal disorders (MSDs) with physicians prescribing homeopathic and other complementary medicine? Results from the EPI3-LASER survey in France. BMC Musculoskelet Disord 2011;12:21.

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